Guerre Israël-Hamas : ce que savaient les services de renseignements français avant l’attaque du 7 octobre

Le nouvel éditorialiste de RTL Georges Malbrunot révèle que les services de renseignement français étaient au courant des intentions du Hamas d'envahir Israël. Mais ils ignoraient la date précise du passage à l'acte.

Guerre Israël-Hamas : ce que savaient les services de renseignements français avant l’attaque du 7 octobre

Grâce à leurs informateurs dans la bande de Gaza, les services de renseignements français avaient repéré, bien avant le 7 octobre, des indices d’une attaque du Hamas en Israël. Les remontées d’informations en provenance de l’enclave palestinienne indiquaient explicitement qu’une catastrophe se préparait sous la forme d’une invasion terrestre du territoire israélien. 
Selon nos informations, le renseignement avait été obtenu deux ans auparavant de la bouche même de Yahya Sinwar, chef du Hamas et architecte des massacres. Mais les services français ignoraient la date précise de cette attaque terroriste inédite qui fit plus de onze cents morts dans l’État hébreu.


Alors quels sont ces indices transmis à Paris ? Entre autres, que Sinwar projetait d’envoyer plusieurs milliers d’hommes en Israël qu’au cours de l’été 2023, des rivaux salafistes habituellement surveillés par le Hamas avaient reçu de sa part des armes et s’entraînaient avec lui. Et que de nombreux jeunes n’étaient pas rentrés d’un soi-disant pèlerinage à la Mecque, alors qu’en réalité ils s’entraînaient au Liban et en Syrie. 

La question sensible du partage de renseignement entre États dans les zones disputées

La France connait bien Gaza. Elle y a officiellement ouvert un poste pour un de ses agents en 2000. Et puis comme en Ukraine, Paris – nous pouvons le révéler – y dispose de membres du Service Action, des agents infiltrés, agissant dans le plus grand secret. L’un d’eux, opérant sous couverture humanitaire, en fut exfiltré au printemps dernier. Est-ce pour cela que quelques jours après le raid terroriste, le chef des renseignements militaires israéliens le général Aharon Haliva vint à Paris sonder les Français ?


Que lui dit-on à la DGSE, les services extérieurs ? Mystère. On touche en effet à la question sensible du partage du renseignement entre états dans une zone disputée. Jusqu’au 7 octobre, en vertu d’un accord entre Jacques Chirac et Yasser Arafat en 1995, le renseignement glané par les agents de la France à Gaza n’était pas partagé avec Israël, nous a assuré un ancien patron de la DGSE. Mais qu’en est-il depuis les massacres ? Il est très probable que les services français aient ouverts leurs dossiers au général Haliva. Peu après le 7 octobre, Emmanuel Macron lui-même avait plaidé pour un tel partage du renseignement. On se souvient de son idée de création d’une vaste coalition internationale anti-Hamas qui fit pshiit.

Les diplomates français n'étaient pas au courant

Si les services de renseignements avaient eu connaissance des préparatifs d’une attaque contre Israël, nos diplomates eux n’étaient pas au courant. Et lorsque l’un d’eux demanda aux grandes oreilles ce qu’elles savaient, on ne lui répondit point. Ainsi va le fonctionnement de l’État : le cloisonnement prévaut en cas de situations sensibles. Emmanuel Macron avait-il été mis au parfum par ses services d’un projet d’attaque en Israël ? "Ce n’est pas impossible compte tenu de la qualité et de la gravité du renseignement recueilli", estime un espion français.

10 mois après, alors que la guerre continue de faire rage à Gaza ou 40.000 Palestiniens sont morts, selon le Hamas, la France va y reprendre pied. Elle enverra le 3 septembre un nouveau directeur de l’Institut français de Gaza. Mais dans l’attente d’un cessez-le-feu, il sera posté au consulat de France à Jérusalem. Ironie de l’histoire, en novembre dernier, Israël s’emparait de certains dossiers de cet institut après avoir bombardé ce haut-lieu de l’influence française à Gaza. Ce n’était certainement pas un hasard.

source: Rtl.fr

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne

Comments

Facebook