De sources concordantes, le poivre de Penja, localité située dans la région du Littoral, département du Moungo, est désormais menacé par un autre greffé en provenance d’Asie. La situation est identique, affirment ces mêmes sources, dans le secteur des huiles végétales. Tout comme « dans le secteur du sucre où Sosucam a récemment effectué d’importants investissements pour garantir une autosuffisance du marché national pour les années à venir », déclare Théodore G, cadre de l’entreprise. « C’est aussi le cas pour le secteur des oléagineux où les importations d’huile de palme en provenance notamment de certains pays de la sous-région menacent les efforts consentis ces dernières années pour développer des palmeraies au niveau local », s’alarmait une source proche de l’entreprise. Et ce ne sont pas les seules sociétés qui risquent la faillite.
En signant la décision du 24 avril, Louis Paul Motaze entend donner de la vigueur aux entreprises telles que Hévéa du Cameroun (Hevecam), Cameroon Development Corporation (CDC), Safacam, Sud Hevea Cameroun, en leur permettant de : « mettre sur pied des unités de transformation locale pour un approvisionnement du marché en produit de fabrication camerounaise, etc », selon certains observateurs du milieu des affaires. Pour Claver H, homme d’affaires, cette situation de déliquescence dans laquelle se trouvent certains acteurs économiques, vise aussi ceux œuvrant dans le secteur des allumettes et dont « les entreprises locales semblent en perte de vitesse ». A cette liste se greffe, ajoute ces analystes, « le secteur des vins en brique dans lequel d’importantes entreprises camerounaises (Société Anonyme des Brasseries du Cameroun, Sofavin, Boissons Vins et Spiritueux, Safvis), qui ont réalisé d’importants investissements mais qui peinent à sauver leurs parts de marché ».
Par ailleurs, d’après des experts en commerce international, cette décision « soumet certains produits à une forte taxation dans le but de décourager progressivement leur importation en vue de la promotion d’une industrie locale dans ces secteurs d’activités. C’est notamment le cas pour la brocante et les pneumatiques ». Ils concluent d’ailleurs qu’une telle politique est de nature à inciter les sociétés qui produisent l’hévéa au Cameroun (Hevecam, CDC, Safacam, Sud Hevea Cameroun), à « mettre sur pied des unités de transformation pour mieux faire face aux défis du marché ».
Par Junior Matock
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