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Ingénieur en travaux publics, il publie un roman





Benjamin Bissaï, né au Cameroun en 1966, diplômé de Polytechnique à Yaoundé, Expert en travaux infrastructures  et Réseaux à l' école nationale supérieure des télécommunications de Bretagne , installé à Kribi Cameroun depuis avril 2014 où il travaille comme cadre supérieur au complexe industrialo-portuaire.

Rencontre de Benjamin Bissaï et Béatrice LIMON   à Alençon avant son arrivée au port autonome de Kribi

« J'écris dès que j'ai un moment, sans cesse. Ça remonte presque à mon enfance. » Le bureau de Benjamin Bissaï, ingénieur en travaux publics dans l'entreprise Leclech d'Arçonnay, n'a rien de l'antre d'un écrivain. Des plans aux murs, trois téléphones, un calendrier décoré d'un bulldozer. Devant la fenêtre passent des engins.

Et pourtant, Benjamin Bissaï vient de signer un roman qui emmène le lecteur bien loin de la zone industrielle. Au carrefour des routes en obliques, sorti en auto-édition en attendant de séduire un éditeur parisien, révèle une tout autre facette de cet ingénieur de 44 ans, né au Cameroun et arrivé en France il y a dix ans.

« Je suis un produit des livres »

« Le regard de mes collègues sur moi a changé, reconnaît-il. Certains étaient très étonnés. Ni ici ni ailleurs, un ingénieur en travaux publics n'est attendu dans ce domaine. » Ni surtout, peut-être, cet homme dont le père était maçon à Yaoundé et dont la mère vendait à l'étalage du poisson frais...

Mais dans cette Afrique des années 60, il a appris la valeur du travail, de l'effort. « Je vivais dans un quartier exposé mais j'ai su faire la part des choses. Mon père m'a poussé à étudier. Je n'avais que 14 ans quand il est mort : il avait posé les bases. » Maîtrisant tous ses accords dès le CM1, incollable en dictée, il lit passionnément tout ce qui lui tombe sous la main, du Journal de Spirou à Alfred de Vigny. Il y gagne un vocabulaire recherché. « Je suis un produit des livres », sourit-il.

Ainsi lancé, il fait partie des cinquante sélectionnés, dans tout le Cameroun, pour entrer à l'école Polytechnique de Yaoundé. « Là, on était sauvé. On devenait boursier et l'avenir était assuré. » Il y apprend les méthodes et la discipline que l'on retrouve aujourd'hui dans son livre.

L'auteur y raconte le destin de Catherine, qu'un fait divers bouleverse en 1976, la séparant de son mari dont elle reste sans nouvelles. Au-delà de cette intrigue policière très maîtrisée, Benjamin Bissaï écrit sur le bonheur, la fatalité, la condition féminine. En quelques semaines, pour être publié, il a remanié ce livre rédigé depuis plusieurs années, donné de l'épaisseur à ses personnages et agencé différemment le récit.

« C'est un roman d'ingénieur, je l'ai construit... » Mais ainsi, le cadre de chez Leclech renoue avec sa passion de la littérature. Et, si le succès rencontré auprès de son entourage devient public, Benjamin Bissaï continuera. « J'ai d'autres ébauches dans mes tiroirs... J'espère sortir trois ou quatre livres d'ici ma retraite. » Et il mènera ainsi la carrière littéraire parallèle qu'il ambitionne à juste titre.

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