Vera Songwe, l’économiste camerounaise qui conseille les gouvernements africains



(Investir au Cameroun) - Industrialiser le continent, est l’un des chantiers qu’elle a hérité de Carlos Lopes son prédécesseur à la tête de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA). Première femme désignée Secrétaire exécutive de la Commission Economique pour l’Afrique, Vera Songwe est une économiste de talent, mais surtout une fierté pour l’Afrique.

Son parcours d’exception et son professionnalisme relèguent très souvent au second rang ses origines. Elle est camerounaise. Il est important de le rappeler, car les Camerounaises autant que les Rwandaises ou les Sud-Africaines sont talentueuses, quoi de plus que le cas Vera Songwe pour le confirmer.

Née à Nairobi au Kenya, Vera Songwe a été élevée dans la bourgeoisie anglophone. Joachim Songwe son père était un grand fonctionnaire camerounais. Il a dirigé l’Office national pour le développement de l’aviculture et le petit bétail, une institution qui avait pour mission de vulgariser et de promouvoir l’élevage avicole et du petit bétail dans le pays.

Joachim Songwe n’était pas le seul haut placé de la famille. Son frère Christian Songwe Bongwa était aussi très influent. Il était le proche collaborateur de John Ngu Foncha, ancien Premier ministre du Cameroun britannique. L’histoire révèle d’ailleurs qu’il occupera une fonction de ministre sous l’ère du président Ahidjo et de hautes responsabilités aussi sous l’ère Biya.

Petite, Vera Songwe fera ses études à la Catholique Our Lady of Lourdes College Mankon, à Bamenda dans le Nord Ouest. Ses études secondaires à Bamenda terminées, elle va obtenir une licence en sciences économiques et politiques à l’Université du Michigan aux États-Unis. Par la suite elle obtiendra un DEA en droit et sciences économiques, puis un doctorat en économie mathématique à l’Université catholique de Louvain en Belgique. Elle retournera aux Etats-unis où elle obtiendra un poste de professeur invité à l’université de Californie du Sud. En même temps, elle travaillera à la Banque de réserve fédérale de Minneapolis.

C’est en 1998 qu’elle intègre la Banque Mondiale comme jeune cadre dans la Région Asie de l’Est et Pacifique. Neuf années après, elle devient conseillère de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iwealala alors directrice générale de l’institution. Son travail et son intelligence auraient positivement marqué madame Ngozi Okonjo-Iweala que certains considèrent comme sa marraine.

En 2011, Vera franchit un autre cap. Elle est nommée directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Mauritanie. Cinq ans plus tard, en 2016, elle prend de nouvelles responsabilités avec la direction du bureau Afrique de l’Ouest et Afrique centrale (soit 23 pays) de la Société financière internationale, une filiale de la Banque mondiale chargée du privé.

Avril 2017, est l’année de la consécration pour cette économiste camerounaise. Elle s’impose sur une liste comprenant plus de 75 candidats en lice pour le poste de Secrétaire exécutive de la CEA. Ses responsabilités antérieures ainsi que son fort réseau d’influence vont lui permettre de ravir le poste. Elle deviendra ainsi la première femme à diriger cette institution onusienne dont la mission est de promouvoir la coopération économique entre les nations africaines. Ce poste à la CEA lui donne un rang de secrétaire général adjoint des Nations unies.

Son parcours et ses différentes promotions au sein de ces institutions vont être remarquées par les médias. En 2013, elle n’échappera pas au magazine Forbes qui la classe parmi les 20 femmes les plus puissantes d’Afrique. En 2015, c’est le Financial Times qui l’intègre dans sa liste des 25 Africains à suivre.

Sa maîtrise des économies africaines tout comme sa forte implication au sein des think thank et autres cercles de réflexion de haut niveau dans le monde lui ont fait obtenir une place parmis les neufs experts choisis par le Président rwandais Paul Kagame pour réfléchir sur une réforme pouvant rendre l’Union africaine plus efficace.

Grâce à ses idées et son intelligence, elle continue de faire rayonner l’image de marque du Cameroun et de l’Afrique dans le monde. Au quotidien, elle se bat pour l’industrialisation du continent, et l’émergence économique du continent. Passionnée de lecture, elle raffole d’ouvrages sur le leadership et le développement.

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